
Thomas, l'as du potager
Il y a cinq ans, Thomas Noclercq troquait la broderie pour les légumes. Depuis, faire son potager pour nourrir sa famille est devenu une véritable passion. A tel point que cet autodidacte installé dans la Manche vient de sortir un livre « Potager, la bible pour débuter ». Rencontre.
Avant de vous installer dans la Manche et de vous mettre au potager, vous aviez une toute autre vie. Racontez-nous votre parcours.
En effet, il y a encore quelques années, j’étais designer textile à mon compte pour la haute couture. Je travaillais à Paris et habitais en région parisienne. Mais avec ma compagne, nous avions le projet de nous installer dans la Manche, car elle y a de la famille et nous y venions souvent en vacances. Puis le confinement est arrivé au moment où j’étais en convalescence d’une grosse opération. Ce fut l’occasion de sauter le pas. Nous avons donc emménagé ici en 2020. En région parisienne, j’avais fait des carrés de potager sur notre jardin. Mais j’avoue que ma compagne avait plus la main verte que moi. Je m’y suis mis à fond, surtout en étant ici. Le rapport à la nature m’a toujours émerveillé. Ce que je trouve génial dans le potager, c’est apprendre sans fin. Je m’y suis jeté à corps perdu et depuis j’y passe beaucoup de temps. C’est plaisant de cuisiner ses légumes et de pouvoir nourrir sa famille.
Sur Instagram, avec 114 000 abonnés, vous avez su vous faire un nom dans le domaine du potager en seulement 4 ans. Comment expliquez-vous cette notoriété ?
J’ai un peu le syndrome de l’imposteur. Ce qui a fait décoller mon compte c’est sûrement l’esthétique de mes publications. Au début, je ne publiais que des photos pour montrer à mes potes de Paris ma nouvelle passion. Puis je me suis mis à faire des vidéos. Si ça peut donner envie à d’autre de faire un potager, c’est tant mieux. Ce compte c’est un peu mon journal de bord, sans mise en scène. En étant moi-même.
Comment est née l’idée de faire et publier votre livre « Potager, la bible pour débuter » ?
Ce sont les éditions Rustica qui m’ont contacté en voyant justement mon compte Instagram. Et avant même mon passage à la télé dans l’émission Les Potagers de Julie, de Julie Andrieu. Jamais je n’aurais imaginé qu’on me propose ça. C’était une surprise et un une fierté. Et puis j’ai adoré la liberté que Rustica m’a laissé pour faire ce livre. Le plus gros du travail, surtout d’écriture, a été durant l’automne-hiver 2023/2024.
Ce livre est très bien illustré, bien documenté et se lit facilement. C’était votre volonté pour le rendre le plus accessible possible ?
L’idée de ce livre, c’était de parler à moi-même il y a quatre ans, quand je n’y connaissais rien. C’est bien de faire des erreurs au début, mais c’est bien aussi d’avoir une base sans ingurgiter une tonne d’infos qui peuvent faire peur. Toutes les photos sont vraies, elles viennent de chez moi et pas d’une banque d’images. Pour le moment, les retours que j’ai depuis la sortie du livre (le 21 février) sont bons et c’est encourageant.
Vous êtes toujours de bonne humeur et avenant. Est-ce que c’est de faire un potager qui rend comme ça ?
Je pense surtout que c’est dans ma nature. Je reste moi-même et je m’adapte facilement aux gens.
« Potager, la bible pour débuter », 208 pages, de Thomas Noclercq, aux éditions Rustica
L’interview… bête comme chou !
A quelle dernière occasion vous êtes devenu rouge comme une tomate ?
Hier (lundi 24 février) dans ma serre, quand il faisait 36° et que j’étais en train de retourner la terre. J’avais très chaud.
Ça vous est déjà arrivé de ne plus avoir un radis ?
J’ai eu cette chance de ne jamais avoir été dans le besoin. Mais quand j’étais étudiant, il fallait faire attention. Ça m’est arrivé de manger des pâtes…
Le dernier navet que vous avez vu à la télé ?
On n’a pas de télé. Mais sur Netflix, c’est deux séries sur trois qui sont un navet. L’avantage avec cette plateforme, c’est qu’on peut vite changer quand ça ne plaît pas.
Êtes-vous du genre à avoir un cœur d’artichaut ?
Ça dépend des moments. Par exemple, après une 2e opération importante, j’étais dans un tel état de faiblesse, que depuis mon lit d’hôpital je pleurais même devant une publicité pour une assurance.
Est-ce que vous ramenez souvent votre fraise ?
De plus en plus. Pendant bien des années, je ne me sentais pas légitime de parler sur plein de sujets. Mais ça a changé en prenant de l’âge.
La dernière fois que vous avez fait le poireau ?
Je l’ai fait souvent, quand avant j’avais plein de rendez-vous avec des personnes qui se sentaient en position de faire attendre les gens.
Pour quelle raison vous vous prenez vite le chou ?
Pour tous les sujets qui ont de l’importance à mes yeux. Et le potager en est un. C’est même obsessionnel. Il peut m’arriver de me réveiller la nuit pour ça.
En voiture, vous êtes du genre à appuyer sur le champignon ?
En arrivant en Normandie je n’avais pas le permis. Depuis peu, je n’ai plus le « A ». Je suis plutôt raisonnable, même si parfois je devrais faire plus attention sur l’autoroute.
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